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Face aux nouveaux enjeux internationaux, la mise en place d'un véritable leadership féminin est nécessaire pour garantir une paix durable et pérenne. L'ONU travaille sans relâche pour accelérer la participation pleine et égale des femmes à la construction de la paix.

Le 31 octobre 2000, le Conseil de sécurité des Nations Unies adopte la résolution 1325 « Femmes, Paix et Sécurité ». Cette résolution reconnaît l’impact des conflits armés sur les femmes et les filles et œuvre pour la pleine participation de celles-ci aux accords de paix. C’est une étape cruciale qui représente un mouvement pionnier pour le leadership des femmes dans la résolution des conflits. Le 9 octobre 2020, à l’occasion du 20e anniversaire de l’adoption de cette résolution, Antonio Gutteres, Secrétaire général des Nations Unies déclare : « Aujourd’hui le leadership des femmes une cause. Demain, il doit être une norme. C’est ainsi que nous transformerons la paix et la sécurité internationale. » De même le collectif d’associations féministes Women 7 (W7), récemment fondé, appelle les pays du G7 à placer les femmes au cœur de la prévention et de la résolution des conflits. Mais en dépit du soutien exprimé par les organisations internationales, les femmes demeurent sous-représentées dans les négociations de paix officielles ou n’y sont invitées que comme de simples figurantes. Au plus haut niveau, elles ne représentent que 13% des négociateurs, 3% des médiateurs et 4% des signataires*. La réalité est qu’elles sont surtout présentes pour négocier la paix au niveau communautaire. Catherine Turner, professeur à l’Université de Durham, l’explique ainsi : « Les femmes se concentrent sur les relations humaines et la conciliation au niveau local, car elles sont souvent perçues comme moins menaçantes et sans rôle politique prédominant. Mais ce n’est pas reconnu comme une compétence de médiation, ce qui pose problème en matière de leadership ». Or, la corrélation entre la participation des femmes et la durabilité de la paix est avérée.

 

Lorsqu’elles siègent à la table des négociations, les accords de paix ont 35% de chances en plus de durer au moins 15 ans*.  Leur rôle est donc essentiel. Les femmes sont au cœur des questions de paix et de sécurité car elles subissent de plein fouet les guerres et les conflits. Face à ces conflits les femmes leaders se mobilisent, créent des associations, militent, interpellent les instances locales ou internationales. Elles remettent en cause les règles du jeu diplomatique traditionnel fondé sur la notion de pouvoir et de domination militaire, et montrent qu’elles sont porteuses de stratégies innovantes pour les processus de paix. Elles peuvent offrir une contribution pour créer des sociétés plus inclusives, cohésives et résilientes. Des progrès ont été accomplis, mais des retours en arrière sont toujours possibles en temps de crise et les objectifs fixés par la résolution 1325 ne sont pas atteints. Les femmes sont encore insuffisamment présentes au sein de l’ensemble des processus de paix. En juin 2021, la France accueillera, en partenariat avec le Mexique et ONU Femmes, le Forum Génération Égalité. Il lancera un nouveau mécanisme pour une mise en œuvre effective de l’agenda « Femmes, Paix et Sécurité », afin d’assurer une meilleure participation des femmes dans les processus de paix et les processus politiques. Le succès et la durabilité de la paix en dépendent.

Auteur

Par Michèle Parente, SI Club Tarbes (France)

Publication originale dans « Sorop’Magazine » de l’Union française.

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