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6 février 2023

Lors de la conférence mondiale des Nations Unies sur les femmes, qui s’est tenue à Copenhague en 1980[1], une étape importante a été franchie pour inscrire les mutilations génitales féminines à l’ordre du jour international. La Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (en anglais Convention on the Elimination of All Forms of Discrimination Against Women –  CEDAW)[2], qui venait d’être adoptée en 1979, encourageait les États à faire preuve d’audace. Sur la base de l’article 5 de la CEDAW, les États se sont engagés à prévenir les pratiques de mutilation qui portent atteinte au corps et à la santé des femmes, tout en inscrivant dans leur programme le contexte plus vaste de l’élimination de la violence et de l’exploitation sexuelle des femmes.[3]

 

On estime que quelque 200 millions de filles et de femmes vivant aujourd’hui ont subi des mutilations génitales, souvent alors qu’elles étaient jeunes. En 1980, les mutilations génitales féminines n’étaient pas considérées comme un problème européen, mais en raison des migrations, elles constituent aujourd’hui une préoccupation croissante.[4] On estime qu’au moins 600 000 femmes en Europe ont subi une mutilation génitale féminine. 190 000 autres filles et femmes sont menacées.[5]

 

Les mutilations génitales féminines constituent un crime dans tous les États membres de l’UE. La Convention d’Istanbul impose également aux États, qui l’ont ratifiée, de pénaliser les mutilations génitales féminines, et ses mesures de prévention, de soutien et de protection s’appliquent aux victimes.[6]  Suivons l’héritage de 1980 et prenons des mesures concrètes pour protéger les femmes et les filles : exigeons une législation nationale, punissons les actes incluant la contrainte exercée des filles pour qu’elles soient mutilées « volontairement », ainsi que les actes intentionnels ; cela s’applique également aux mutilations pratiquées par des professionnels de la santé, qui constituent un problème croissant en Europe. Permettez au SIE de participer à l’accélération des efforts visant à mettre fin aux mutilations génitales féminines en Europe.

 


 

[1] Rapport de la Conférence mondiale de la Décennie des Nations Unies pour les femmes : Égalité, développement et paix. Publications des Nations unies, New York, 1980.
[2] https://www.ohchr.org/en/instruments-mechanisms/instruments/convention-elimination-all-forms-discrimination-against-women
[3] Op. cit. p. 34.
[4] https://eige.europa.eu/news/fgm-study-more-girls-risk-community-opposition-growing
[5] FGM in Europe | End FGM
[6] https://www.endfgm.eu/female-genital-mutilation/eu-policy-and-legal-framework/

Auteur

Gertrud Aström et Jutta Gablitzka pour l’équipe ODS1