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En Europe, un grand nombre de seniors ressentent les effets de la crise économique et financière dans leur vie quotidienne : perte d’emploi et difficultés à redevenir actif, augmentation des coûts de première nécessité et des services vitaux, ou simplement retrait des activités sociales ou culturelles. Bien sûr, d’autres groupes d’âge ou populations rencontrent des difficultés similaires ou différentes et sont exposés, parfois même de manière plus sévère, au risque de pauvreté et d’exclusion sociale.

 

Cependant, nous ne devons pas sous-estimer la vulnérabilité des individus de 50 ans et plus, ni, en ces temps de crise, nier la nature spécifique de la pauvreté et de l’exclusion sociale, en particulier parmi l’un des groupes les plus vulnérables : les femmes âgées. Ces femmes sont particulièrement touchées par la réduction des avantages en nature, y compris les soins de santé gratuits et les soins de longue durée, le transport subventionné, etc.

 

Une étude récente publiée dans The Lancet[1] révèle que les politiques mises en place dans des domaines clés d’une société vieillissante favorisent davantage les hommes que les femmes. Ignorée par les statistiques gouvernementales, la question de la discrimination subie par les femmes âgées est au cœur d’un nouvel indice mettant en lumière les inégalités économiques et sociales qu’elles endurent.

 

Les Soroptimist d’Essen-Süd en Allemagne sont conscientes de cette problématique sociale et y font face activement sur le terrain. Les Soroptimist soutiennent une banque alimentaire locale qui vise à collecter, trier et redistribuer gratuitement des denrées alimentaires et des nécessités de base aux personnes en situation précaire. Les banques alimentaires sont organisées en réseau et collaborent avec de nombreuses autres structures (centres sociaux, restaurants sociaux, etc.) pour atteindre leurs bénéficiaires.

 

 

Les membres organisent un « Garden Café » afin de collecter des fonds pour aider les femmes souffrant de la pauvreté liée à la vieillesse. De l’argent a été collecté en vendant les billets d’entrée, mais aussi en vendant des plantes qu’une membre du club a offertes pour cette occasion. Le café et les gâteaux ont été préparés et partagés par tous les membres. À travers la banque alimentaire locale, des bons ont été distribués à ces femmes vulnérables.

 

L’invitation au Garden Café, accompagnée d’une déclaration sensibilisant à cette question de santé publique, a été envoyée à 20 autres clubs Soroptimist allemands de la région et à plusieurs autres organisations de femmes à Essen.

 

Les Soroptimist considèrent ce projet comme un succès car elles ont pu compter sur la participation de plusieurs personnes à tous les niveaux et elles ont également pu collecter 1 000 € pour soutenir de nombreuses femmes. Enfin, et non des moindres, elles ont pu placer la question de l’appauvrissement des femmes seniors au cœur du débat et sensibiliser au niveau local. Une évaluation adéquate de la situation et des besoins est nécessaire si l’on veut s’assurer que cette population soit effectivement prise en compte dans les stratégies nationales et locales de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale.

 

[1] https://www.thelancet.com/journals/lanhl/article/PIIS2666-7568(21)00121-5/fulltext

Auteur

Bintou Koïta,

Responsable de Programme Senior (SEP)