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Quels sont les ingrédients d’une réunion réussie ? On peut passer la journée sur Google à trouver des centaines de réponses différentes. Toutefois, un certain nombre d’éléments fondamentaux reviennent systématiquement. Le premier, c’est de s’être bien préparée, et le deuxième est de créer un environnement propre à des discussions respectueuses, sans toutefois éviter les débats constructifs. En la matière, j’aime bien cette phrase : « Quand tout le monde pense la même chose, personne ne pense vraiment ». Il est bien sûr toujours agréable que les autres soient d’accord avec nous, mais les meilleures idées naissent souvent quand nous sommes contestées, car c’est là que nous faisons de véritables progrès et que nous élaborons des plans efficaces pour susciter le changement.

 

Grâce à l’attitude et à l’attention des participantes, notre récente Réunion des Gouverneures de Bratislava a été un parfait exemple de « réunion réussie ». Comme de nombreuses Soroptimist, je suis donc rentrée de mon voyage très motivée pour mettre notre devise « We Stand Up for Women » en pratique.

 

 

Nous nous référons souvent à notre devise « We Stand Up for Women », mais nous devons nous demander dans quelle mesure nous honorons cette promesse de défendre les femmes. L’égalité et l’équité constituent le socle d’une organisation démocratique comme la nôtre, et notre devise est donc liée à des objectifs communs, et non pas individuels.

 

Il s’avère encore plus risqué de déclarer que nous défendons les femmes dans le contexte des zones de guerre. En tant que gardiennes de la paix, nous sommes conscientes du rôle crucial que nous jouons et nous savons que l’efficacité de notre organisation tient en partie à notre neutralité politique et religieuse.

 

Le maintien de cette neutralité n’est pas chose facile, surtout quand nous sommes témoins d’une escalade d’actes terroristes et de comportements inhumains : tueries barbares, enlèvements, massacre de civils et le viol utilisé comme arme de guerre… encore. Les enfants qui vivent cela n’oublieront pas ces images, qui resteront gravées dans leur mémoire, et ils ne pardonneront pas les actes vécus et subis. Notre expérience nous indique qu’une telle dévastation peut donner naissance à une génération d’hommes et de femmes aigris, susceptibles de riposter en commettant des actes terroristes.

 

Dans ce cadre, où nous tenons-nous quand des nations commencent à se battre au sujet de frontières territoriales ? Comment réconcilions-nous la neutralité de notre organisation avec notre devoir constitutionnel de défendre les droits de l’Homme et de lutter pour l’égalité, le développement et la paix à travers l’avancement de l’entente et de la bonne volonté au niveau international ?

 

Il n’y a qu’une seule véritable frontière que nous devons protéger et que nous pouvons protéger en tant qu’ONG qui se doit de rester neutre. Il s’agit de la frontière entre, d’une part, les efforts de maintien de la paix et le travail humanitaire visant à établir une paix durable et des solutions de cohabitation, et d’autre part les mouvements extrémistes fanatiques qui font le lit du terrorisme. Cette question existe en Europe comme au Moyen‑Orient.

 

Dans ce contexte, notre engagement à faire respecter la loi internationale n’est pas un effort naïf.

 

Dans cette période pleine de défis marquée par le terrorisme et des actes de brutalité perpétrés en continu, nous n’avons pas à remettre en question notre pertinence en tant qu’ONG. Celle-ci est évidente quand nous défendons les femmes en zones de guerre. En restant inébranlables en ce qui concerne la mission fondamentale de notre organisation, nous avons un impact significatif sur d’innombrables vies, dans le présent comme pour les générations futures.

 

Bien à vous,

 

Carolien Demey

Présidente du SIE 2021-2023

 


 

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