Tirer parti des enseignements de l’année dernière
La campagne de l’année dernière nous a permis d’apprendre énormément grâce à nos webinaires, au cours desquels des experts ont partagé des idées pratiques et des « meilleurs conseils » qui restent très pertinents aujourd’hui. Ces ressources sont toujours disponibles et méritent d’être revisitées dans l’espace membre de téléchargement du SIE car elles fournissent des outils concrets de sensibilisation, de prévention et d’action.
Apprendre des experts et des survivants
Début septembre, les Soroptimist ont eu l’occasion d’approfondir ces connaissances en écoutant le professeur Olga Jurasz lors du webinaire du SIE intitulé « Technology-Facilitated Violence Against Women : Combler les lacunes dans les réponses juridiques et politiques« . En tant que directrice du Centre pour la protection des femmes en ligne, elle a organisé la première conférence annuelle à l’Open University de Londres, à laquelle j’ai eu l’honneur de participer.
Lors de la conférence, la réalisatrice Patricia Franquesa a présenté son documentaire primé : « My Sextortion Diary ». Son histoire personnelle de chantage numérique et de résilience a rappelé avec force que derrière chaque statistique se cache une histoire de traumatisme, de résilience et de besoin urgent de justice. « Pati » a décidé d’utiliser ses compétences cinématographiques pour agir, en prenant sa défense et celle des autres.
Les histoires de cyberviolence sont infinies, ce qui rend la campagne soroptimist « READ THE SIGNS » plus pertinente que jamais, alors faisons tous en sorte que le monde virtuel soit un endroit sûr pour les femmes et les filles.
L’importance de la cyberviolence
La cyberviolence n’est pas un problème secondaire ou « virtuel » ; c’est une menace profonde pour l’égalité, la liberté d’expression et la démocratie. Elle reflète les schémas de la violence domestique, du pouvoir et du contrôle, de l’escalade, de la culpabilisation des victimes et de l’échec des institutions, mais avec une portée encore plus grande et un caractère inéluctable. Les abus en ligne suivent les femmes chez elles, sur leur lieu de travail et dans leur vie privée, réduisant souvent leur voix au silence.
Les lois doivent reconnaître la cyberviolence comme un délit distinct ; les survivantes ont besoin d’un soutien accessible et financé par les pouvoirs publics ; la police et les tribunaux doivent être formés ; et les plateformes doivent être tenues responsables des choix de conception qui favorisent les abus. La prévention passe également par l’éducation dès le plus jeune âge, l’enseignement du consentement, de l’empathie et de l’égalité, les garçons et les hommes devenant des alliés et des défenseurs de la cause.
Notre message est clair : les mesures volontaires ne suffisent pas. « READ THE SIGNS » 2025 est un appel à la mise en place de cadres juridiques, de solutions axées sur les survivants et d’une action collective.
Chaque femme a le droit de vivre, de s’exprimer et de s’épanouir en ligne comme hors ligne, sans crainte.
Par Rita Nogueira Ramos,
Vice-présidente Lobbying du SIE 2024-2025
"Sextortion Diary" par Patricia Franquesa
13 novembre à 18h CET sur ZOOM
Rejoignez-nous pour un webinaire sur le film « SEXTORTION DIARY » de Patricia Franquesa, dans le cadre des préparations à la campagne « Read the Signs ».
Patricia Franquesa est une réalisatrice espagnole, fondatrice de Gadea Films. Un jour, alors qu’elle était dans un café, son ordinateur portable a été volé. Peu après, un hacker a commencé à la menacer de publier ses photos intimes si elle ne payait pas une grosse somme d’argent. Pendant un certain temps, elle a tenté de chercher de l’aide, s’est adressée à la police, a parlé du problème à ses amis et a beaucoup souffert, isolée chez elle. Un jour, après avoir continué à subir le chantage, elle a pris une décision radicale : publier elle-même ses photos intimes. Le film a reçu plusieurs récompenses, notamment le Prix Gaudí du meilleur documentaire.

