Elles ne savaient pas comment allumer un PC

La transformation numérique mondiale est synonyme d’une foule d’opportunités. La pandémie de COVID-19 a stimulé l’innovation dans ce domaine aux quatre coins du globe, et a connecté des millions de migrants à leurs familles et communautés à travers le monde entier. Cela a aussi permis de développer et de fournir des services innovants et pertinents aux migrants et aux communautés. En parallèle, la pandémie a souligné le risque accru d’exclusion de groupes déjà marginalisés.

Si l’innovation numérique a permis à des personnes qui étaient auparavant difficiles à atteindre d’accéder à des services, ses avantages ne sont pas répartis de façon égale. Dans le monde entier, des initiatives se sont tournées vers des solutions digitales innovantes pour remédier à l’isolement social, à la solitude et à l’accès inéquitable aux services qui étaient liés aux restrictions dues à la pandémie et aux mesures prises pour y faire face.

Les migrants qui n’ont pas accès à une connectivité en ligne, à des appareils numériques et aux compétences associées se sont retrouvés encore plus isolés. Dans le même temps, la montée des plateformes de médias en ligne a créé une chambre d’écho pour les campagnes ciblées de désinformation, d’hostilité et de discours haineux à l’encontre de groupes marginalisés.

Les Soroptimist allemandes ont décidé de passer à l’action et ont conçu le projet Bit4Girls. Le but de celui-ci est d’autonomiser des filles migrantes ou réfugiées qui sont en classe de quatrième en ce qui concerne le numérique, en leur donnant les outils dont elles ont besoin pour se servir de programmes informatiques.

Les Soroptimist ont développé ce projet car elles ont constaté que les filles défavorisées avaient moins d’opportunités de recevoir des connaissances dans le domaine du numérique et de les mettre en pratique, alors que cela est important pour réussir professionnellement.

Lors de l’élaboration du projet, les Soroptimist ont eu des difficultés à trouver une enseignante en informatique, mais ont réussi à le faire grâce à leur riche réseau de femmes exerçant une activité professionnelle. Comme elles s’y attendaient, les filles étaient capables d’utiliser leur iPhone ou leur téléphone Android et les applications les plus populaires, mais elles ne savaient même pas comment allumer un PC, et encore moins comment ouvrir un compte de messagerie ou envoyer une pièce jointe. Un retour aux fondamentaux s’imposait donc.

Ce projet a été proposé à des élèves de la Marienhauptschule, en parallèle de la formation aux technologies de l’information déjà incluse dans leur cursus. Les filles qui ont participé ont été aidées par l’assistante sociale de l’établissement. Les dix filles inscrites étaient extrêmement motivées et reconnaissantes de pouvoir profiter de cette opportunité spéciale. Elles ont appris rapidement et ont pu mettre leurs nouvelles connaissances en pratique après cette première formation de neuf semaines.

Les Soroptimist sont en contact régulier avec le collège pour réitérer cette action et le projet a bénéficié d’une couverture médiatique positive dans la presse locale.